Accueil Laurent Léoni
« Je ne sais pas me promener sans tailler un morceau de bois ou ramasser une pomme de pin et des calottes de glands pour en faire des objets décoratifs. La nature est tellement belle que j’ai seulement envie de la mettre en lumière dans mon travail… » Laurent fait partie de ces enthousiastes à la fois créatifs et contemplatifs qui savent encore s’émerveiller devant une roche moussue ou une branche de saule ployant sur un ruisseau. Ici, dans la forêt omniprésente de Beaupouyet qui jouxte Mussidan, il lui arrive de couper un arbre et de le débiter entièrement pour poursuivre la rénovation de sa maison entamée il y a bientôt dix ans, tout en assurant ses commandes, à l’image de cette paire de fenêtres cintrées et ces portes de dressing qu’il confectionne en ce moment pour un client local.
Difficile de l’imaginer dans le costume du commercial… Et pourtant, ce métier, il l’a exercé pendant trente ans, que ce soit dans les assurances, la micro-informatique et le survitrage. « Cette dernière expérience s’est soldée par un licenciement économique que j’ai vécu comme une libération, confesse-t-il. Cela m’a permis de partir en formation vers les métiers de la construction écologique et d’obtenir un CAP en menuiserie. J’ai toujours aimé travailler le bois pour le plaisir du bricolage, mais je voulais passer à l’étape supérieure et posséder les bases requises en vue de tout faire de A à Z chez moi. » Le voici donc qui s’équipe en machines diverses afin de poser charpente et parquet, construire un escalier, fabriquer ses meubles… Séduits par son savoir-faire, des amis le sollicitent pour qu’il réalise un objet dont ils ont envie. La famille aussi. Peu à peu, on parle de lui au-delà de Beaupouyet et il finit par établir sa première facture pour un grand restaurant bordelais qui le charge de tout l’aménagement intérieur, des tables au comptoir. D’autres restaurants font alors appel à lui, comme le Chicoula, qu’il personnalise avec du châtaignier et des insertions d’ormeau, puis La Taula à Périgueux, pour lequel il choisit du chêne local récupéré dans les granges. « Je me suis mis à mon compte un peu malgré moi, précise-t-il. Et depuis quatre ans, je ne fonctionne qu’avec le bouche-à-oreille. Je ne pensais pas que je pourrais vivre du travail de mes mains. C’est une vraie révélation. »
Très sensible au veinage du bois, Laurent se fait volontiers lyrique quand il évoque son matériau de prédilection, pour lequel il éprouve un immense respect : « Lorsque je débite une grume, je suis toujours en admiration devant la beauté du tableau qui apparaît. Dans la tourmente d’une fourche ou le désordre d’une loupe, j’imagine des paysages marins, terrestres, célestes… Cela me laisse souvent sans voix. » Côté essences, si le noyer a sa préférence, ainsi que les fruitiers en général, il n’a aucune réticence à utiliser les résineux ou le mal-aimé peuplier, « qu’il suffit, dit-il, de savoir valoriser. » Le seul menuisier du projet AMI Design avoue par ailleurs se sentir « légèrement intimidé à l’idée d’être intronisé dans ce collectif », même s’il pressent déjà que l’aventure sera belle, « avec une vraie notion de partage et de découverte du travail des autres artisans ».
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